Engager un premier collaborateur: combien cela coûte-t-il?

Engager un premier collaborateur: combien cela coûte-t-il?

Un collaborateur coûte plus cher que son salaire. Soit. Mais combien au fait? Et quelles sont les composantes d’une enveloppe salariale conforme aux prix du marché? Lorsque vous engagez votre premier collaborateur, vous n’en avez souvent pas la moindre idée. Découvrez, dans ce billet de blog, tout ce que vous devez savoir en tant que PME.

Quiconque recrute un collaborateur, homme ou femme, doit bien évidemment lui verser un salaire. Si vous n’avez aucune expérience en la matière, la chose est moins évidente qu’il n’y paraît. Votre souhait est, d’une part, de vous attacher ce tout nouveau collaborateur pour une longue période et, de l’autre, de ne pas y laisser votre culotte. Voici, étape par étape, comment procéder…

Un salaire brut intéressant

Bien que des avantages extra-légaux puissent être très intéressants à l’heure actuelle, nombreux sont les collaborateurs qui continuent d’attacher beaucoup de valeur au montant qu’ils reçoivent chaque mois sur leur compte. Mais comment déterminer ce montant?

En tout premier lieu, il est important (lisez: obligatoire) que le montant ne soit pas inférieur au salaire minimum légal. Dans de nombreux secteurs, des échelles de salaire ou barèmes ont été définis dans le cadre d’une convention collective de travail (CCT). Des éléments tels que la fonction, l’âge et/ou l’ancienneté jouent un rôle déterminant dans la fixation de ce salaire minimum.

Si aucun barème salarial sectoriel n’existe dans votre secteur, vous devez néanmoins tenir compte du revenu mensuel minimum moyen (RMMM) national. Conformément à la loi, un employeur ne peut jamais rémunérer en-deçà de ce RMMM. Des exceptions sont toutefois d’application pour les travailleurs de moins de 21 ans: vous avez éventuellement la possibilité de leur offrir un salaire moindre (ici encore fixé par la loi).

Lorsque vous définissez le salaire brut, l’élément important est qu’il soit attractif pour votre collaborateur. Il est difficile d’attirer (et de conserver) les bons profils avec un salaire trop bas. Un salaire trop élevé exercera une pression financière sur votre PME.

Les cotisations sociales appliquées au salaire brut

Vous êtes obligé, en tant qu’employeur, de payer des cotisations sociales (ce qu’on appelle des cotisations patronales) sur ce salaire brut. Elles se composent, d’une part, d’un montant de base: 25% du salaire brut. Si votre collaborateur est un ouvrier, vous payez alors de surcroît une cotisation salariale sur le pécule de vacances. La réglementation relative au pécule de vacances des ouvriers est en effet différente de celle qui s’applique aux employés. Par ailleurs, ces cotisations patronales incluent des cotisations spéciales. Vous ne devez payer ces dernières (par exemple pour un congé-éducation payé) que dans des circonstances spécifiques.

Pécule de vacances et jours de vacances

En plus de son salaire brut, tout collaborateur a également droit à des jours de vacances. Leur nombre dépend du nombre de jours qu’il ou elle a travaillé l’année précédente. Le principe de base est le suivant: quiconque travaille six jours par semaine a droit à deux jours de congé par mois. Quiconque a dès lors travaillé (à plein temps) cinq jours par semaine tout au long de l’année aura droit l’année suivante à 20 jours de congés payés.

Outre le “simple pécule de vacances”, votre collaborateur a également droit à un “double pécule de vacances”: une sorte de bonus destiné à financer ses vacances. Plus d’infos ici sur les jours de vacances et le pécule de vacances.

Avantages extra-légaux

En plus de son salaire brut, vous pouvez également octroyer des avantages extra-légaux à vos collaborateurs: chèques-repas, éco-chèques, assurance-groupe, assurance hospitalisation, GSM, voiture de société, carte d’essence, notes de frais…

Les avantages extra-légaux ne sont pas uniquement de bons incitants, ils sont également très intéressants d’un point de vue fiscal tant pour votre PME que pour votre collaborateur. Ils sont en effet (en partie) fiscalement déductibles et sont soumis à un taux d’imposition moindre que celui dont devra s’acquitter votre collaborateur sur son salaire brut.

Trajet domicile-travail

En tant qu’employeur, il vous faudra, dans certains cas, assumer également les frais de trajet domicile-travail. C’est d’ailleurs une obligation si votre collaborateur emprunte les transports publics. Ce n’est par contre pas nécessaire s’il ou elle préfère la voiture, sauf disposition contraire stipulée au niveau sectoriel (dans le cadre d’une convention collective de travail).

Comme vous pouvez le constater, tous les éléments salariaux forment un ensemble très consistant. Il se peut par ailleurs que des coûts salariaux, définis au niveau sectoriel, viennent encore s’y ajouter. Pour être sûr de ne rien oublier, vous pouvez prendre contact avec l’un de nos experts Paie. Vous avez en outre la possibilité de calculer ce que votre collaborateur vous coûtera au total en sollicitant notre calculateur Du net au brut.

Réduction groupe-cible

Nous clôturons cet article avec de bonnes nouvelles ! Les cotisations ONSS que vous devez payer pour votre premier collaborateur sont remarquablement réduites. En ce qui concerne les cotisations patronales pour la sécurité sociale, une dispense de maximum 4000 euros vous est accordée. Ceci est d’application pour une durée indéterminée depuis 2022.

Et ce n’est pas tout puisque vous avez droit à de nombreuses aides. Si vous engagez par exemple un jeune, ou une personne souffrant d’un handicap au travail, vous bénéficiez également d’une réduction sur vos cotisations sociales. Voilà qui vous facilite la rémunération de votre premier collaborateur! Découvrez ici tout ce quil y a à savoir sur le sujet.